The ZOMBIES – Time of the Season (11)

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1968 – Mai 68 et les CHANSONS MARQUANTES de l’ANNÉE (11)

Cette chanson que tout le monde connaît… ou presque, sans savoir qui chante et d’où elle vient a une bien curieuse histoire.
Bon, c’est vrai OK, là je triche un peu car elle a cartonné début 1969, soit près d’un an après la dissolution du groupe, les Zombies. Cependant le single est bien sorti en mars 1968 mais avait du mal à décoller ; d’autres singles de l’excellent album « Odessey & Oracles » avaient également été éditées sans le moindre impact commercial. Le titre grimpe jusqu’à la 3ème place du Billboard aux USA et même N° 1 au Canada !
Depuis, ce titre au rythme chaloupé grâce à une batterie très présente et à la voix chaude de Colin Blunstone est régulièrement repris dans des films, séries TV, spots publicitaires pour des grandes marques, documentaires ou que sais-je encore… si bien qu’on l’a dans l’oreille sans pouvoir vraiment l’identifier. Il symbolise le mouvement psychédélique de la fin des années 60.

Julie LONDON – Cry Me a Rive (1955)

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Julie London

Cry Me a River (1955) [EP]


Julie London (1926-2000), était d’abord actrice de cinéma avant de devenir chanteuse. Alors qu’elle faisait ses études à l’Université d’Hollywood, elle est découverte par l’agent Sue Carol, la femme de l’acteur Alan Ladd. Elle apparaît dans son 1er film Nabonga en 1944.
Sa première apparition de chanteuse se fait au 881 Club.
C’est un camarade de classe Arthur Hamilton qui lui composa « Cry Me A River » alors qu’un autre camarade de classe, Jack Wagner était DJ au KHJ à Hollywood. Il était impressionné par sa sensualité et son talent de chanteuse à l’époque où ils étudiaient ensemble.
Elle enregistre « Cry Me A River » seulement accompagnée de Barney Kessel à la guitare et de Ray Leatherwood à la contrebasse. Le résultat est un pure merveille de sensualité et de magie. Le titre ne se classe qu’à la 9ème place du Billboard en 1955 et seulement 22ème en Angleterre 2 ans plus tard. Cepdendant son 1er album Julie Is Her Name se classe second aux USA.
Elle ré-enregistre le titre « Live » en 1956 pour le film de Jayne Mansfield The Girl Can’t Help It.
Elle se marie avec Jack Webb jusqu’en 1953 puis Bobby Troup qui n’est autre que le créateur de « Route 66 » titre d’abord enregistré par Nat King Cole en 1946 puis par les Rolling Stones en 1964. Jusqu’à sa mort en 1999, il restera marié à Julie.
Depuis, « Cry Me A River » va devenir la hantise de plusieurs centaines d’artistes qui vont reprendre cette chanson. Ella Fitzgerald en 1961 en fait une excellente version plus jazz. Dexter Gordon (1955), Shirley Bassey (1957), Ray Charles (1964), Joe Cocker (15ème aux USA en 1970), Joan Baez (1977), Diana Krall (2001), et Viktor Lazlo en français en 1986 (Pleurer des rivières)… et même Björk ! pour ne citer que quelques grands noms de la musique tous genres confondus.
Julie London est surtout connue pour ses pochettes d’albums sexy mais a tout de même été nommée parmi les meilleures chanteuses en 1955, 1956 et 1957 par le Billboard. Malgré 32 albums durant toute sa carrière, « Cry Me A River » restera son seul simple classé dans les hit-parades, ce qui la ramène plutôt au rang d’une One Hit Wonder.
Victime d’une attaque en 1995, Julie London décède le 18 octobre 2000.
« Cry Me A River » passe ainsi le seuil du demi-siècle en 2005 et sa version mythique n’a pas fini de faire rêver les plus grandes pointures musicales du monde entier.

Écoute
Cry Me a River

APHRODITE’S CHILD – Rain and Tears (10)

 

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1968 – Mai 68 et les CHANSONS MARQUANTES de l’ANNÉE (10)

S’il est une chanson symbolisant à la perfection Mai 68, c’est bien « Rain and Tears » des Aphrodite’s Child.
Début mai 68, l’avion qui devait emmener Demis Roussos, Vangélis Papathanassiou et Lucas Sideras à Londres en provenance d’Athènes, fait escale à Paris mais reste cloué au sol pour cause de grève générale. Alors que les Aphrodite’s Child cotoyaient The Forminx dans lequel Vangelis vivait ses dernières heures, le trio avait tout simplement décidé de fuir le régime des généraux vers l’Angleterre. Mais c’était sans compter sur les événements de Mai 68. À l’instar des Pop Tops avec « Oh Lord, Why Lord », Philips voulait que le trio enregistre un slow sur les harmonies du Canon de Pachelbel (voir 1968 – Mai 68 et les CHANSONS MARQUANTES de l’ANNÉE 5 et 8). Boris Bergman, encore prof d’anglais a été séquestré dans un bureau pour écrire les paroles dans un temps record ; le producteur F. Lebowitz le savait peu enclin au travail. Claustrophobe, Bergman regarde par la fenêtre où il voit un enterrement sous la pluie devant l’église… Il écrit : « Rain and tears are the same, but in the sun you’ve got to play the game… ». Le reste de la chanson est ficelé dans la demi-heure qui suit. Juste après les grèves, le trio enregistre la chanson et le disque sort courant juin.
« Rain and Tears » devient le tube de l’été. Le succès est tellement énorme qu’il reste 13 semaines N° 1 au hit-parade. Par la suite, le trio connaîtra d’autres succès dont « It’s Five O’Clock » début 1969, leur second N° 1.
Cependant le trio se sépare en 1970. Demis Roussos entame une carrière à succès dans un genre beaucoup moins rock mais en revanche avec une musique beaucoup plus commerciale.
Vangelis Papathanassiou se débarrassera de son nom de famille à coucher dehors, optant tout simplement pour Vangelis, et se lancera dans le genre progressif électronique, ambient, new age, à l’instar de Jean-Michel Jarre. Il concrétise ainsi ses talents déjà perceptibles aux claviers avec les Aphrodite’s Child. D’ailleurs, en regardant la vidéo d’un peu plus près, on se rend compte qu’il n’y a pas davantage de clavecin dans l’intro, que de chœurs, de flûte traversière dans le passage instrumental ou de violoncelle… C’est Vangelis qui fait tout sur son clavier magique et le résultat est encore étonnant 50 ans plus tard, tellement ça sonne bien !
Demis Roussos chante en s’accompagnant de la basse tandis que Lucas Sideras est à la batterie.
On peut imaginer que si les grèves de mai 68 n’avaient pas obligé les Aphordite’s Child à enregistrer à Paris, le succès qu’ils ont connu pendant 3 ans en France n’aurait peut-être pas été au rendez-vous.
« Rain and Tears » ne fit qu’une brève apparitions dans les charts anglais à une bien modeste 29e place fin 1968. Leurs autres titres ne seront même pas classés. Comme quoi les blocages n’ont pas été néfastes pour tout le monde…

Jacques Higelin & Brigitte Fontaine – Cet enfant que je t’avais fait (9)

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1968 – Mai 68 et les CHANSONS MARQUANTES de l’ANNÉE (9)

C’est en 1968 que Jacques Higelin en duo avec Brigitte Fontaine a obtenu son 1er succès avec ce magnifique « Cet enfant que je t’avais fait ». Les arrangements vocaux sont absolument magnifiques et il ne serait pas scandaleux que cette chanson figure parmi les plus belles chansons françaises de tous les temps. Cette chanson appartient à la musique du film « Les encerclés » un long métrage de Christian Gion dont la musique a été écrite par Jacques Higelin.